Présentation IBCT
THERAPIE COMPORTEMENTALE INTEGRATIVE DE COUPLE
Site Internet : ibct-france – ibct-france@orange.fr
ANDREW CHRISTENSEN est un thérapeute de couple comportementaliste co-auteur avec Neil S Jacobson du Manuel de référence Acceptance and Change In Couple Therapy, (IBCT), A Therapist’s Guide to Transforming Relationships. (Norton and Company, New York 1996), et du Self Help Book , Reconciliable Differences, (The Guilford Press 2006). Neil. S JACOBSON a été un éminent chercheur américain dans le domaine du couple, déjà auteur avec G. MARGOLIN du manuel de la Traditional Behavioral Couple Therapy (1979) techniques qui font toujours autorité : 1 -Echange de Comportements, 2 – Communication, 3 – Résolution de Problème -. Andrew CHRISTENSEN, universitaire (Univ.LA-) continue de publier sur l’IBCT, après avoir conduit les études de validation de l’IBCT et son suivi jusqu’en 2006.
Andrew Christensen PhD & Jacobson Neils S PhD (2012) Couples en difficulté, Accepter les différences DEBOECK ;
Traduction Allard, F., (Eds) Reconciliables Differences, Guildford.
Le résumé ci-dessous n’est utile que comme abstract destiné à noter quelques aspects spécifiques qui différencieront rapidement l’IBCT aux yeux du lecteur des thérapies traditionnelles ou habituelles. (L’IBCT et les autres Thérapies comportementales de Couple et Familiale comme la CBCT, les Approches Contextuelles Fonctionnelles appartiennent au courant du Behaviorisme Radical)
C’est une forme d’entrée et de prise de contact réflexive avec ce qu’il y a d’apport novateur dans l’IBCT.
Ce résumé étant bien sûr très réducteur, nous vous renvoyons pour les grandes lignes au glossaire et aux documents figurant sur le site IBCT-France, aux bibliographies des auteurs, sinon aux chapitres et articles parus à ce jour en français ci-dessous…
- Allard, F(2011). La thérapie Comportementale Intégrative de Couple, in Kotsou,I., Heeren, A., (Eds), Pleine Conscience et Acceptation, les thérapies de la troisième vague. Deboeck (pp 283-314)
- Allard. F, (2007) Contextualisme et langage d’acceptation en thérapie comportementale intégrative de couple, Journal, des Thérapies Comportementales et Cognitives, Elsevier Masson, 17,3,135,-139
- Allard, F (2007) Revue de livre. Présentation Gurman AS., Jacobson NS., 2002 Clinical Handbook of Couple Thérapy New York Guilford Press Journal des Thérapies Comportementales et Cognitives. Elsevier Masson 2007, 17,3.
- Boisvert J.M. Baudry M. (2004) Psychologie du couple ; Mardaga
- Boisvert, J.-M., Roussy, A., & Beaudry, M. (2011). La thérapie de couple. In F.-X. Poudat, Sexualité, couple et TCC : les difficultés conjugales. Paris : Elsevier Masson.
- La Taillade J L., Jacobson NS., La thérapie comportementale de couple in Elkaïm M., (ed) Panorama des Thérapies Familiales, Seuil, 1996.
- Wright, J., Lussier, Y., Sabourin, S. (2008) : Manuel Clinique de Psychothérapie de Couple, Presse Universitaire du Québec.
LES CONTINGENCES NATURELLES.
L’approche IBCT intègre les contingences naturelles de renforcement des comportements nouveaux (positifs) avec les techniques de l’ancien modèle TBCT qui focalisait sur les changements gouvernés par les règles, et la suppression normative directe des comportements négatifs. Ce qui s’avérait très aléatoire. Ces techniques de l’Apprentissage Social lorsqu’elles étaient trop formalisées semblaient comme importées et largement inauthentiques dans les contextes naturels d’interaction émotionnelle de couple, elles étaient essentiellement vécues comme non-spontanées. Dès 1984 à la suite d’une première auto-critique de leur approche, N. Jacobson et A. Christensen introduisent l’Acceptation de l’autre et de ses Différences, selon des processus thérapeutiques émotionnels focalisant sur la coopération, la proximité et l’intimité.
Chez le couple en difficulté, Il y a au fil du temps, une perception d’incompatibilité, des processus de coercition et d’attribution causale verbalement stigmatisant à l’origine de l’aggravation des conflits. La discrimination du partenaire, issue d’un processus de polarisation sur son inacceptabilité, est caractéristique de la focalisation sur les différences qui de par le seul point de vue personnel de celui qui observe et veut expliquer les fautes de l’autre, attribue la responsabilité du problème du couple plutôt au partenaire qu’à lui(ou elle)-même. Pourtant désireux d’améliorer la situation, chaque partenaire insiste dans cette direction, et se sent piégé. Le Psychothérapeute va contextualiser les interactions de la Dyade, reformuler les émotions liées à ce désespoir, et développer, promouvoir et modéliser le langage de l’acceptation des différences de l’autre afin de sortir de piège de cette polarisation du couple. La prise de conscience des responsabilités de chacune et le retour de la confiance, deviennent déterminants dans la reprise d’un dialogue, que le thérapeute réintroduira au travers des conflits connus du couple.
L’EXPRESSION COMPORTEMENTALE EXPERIENTIELLE DES EMOTIONS.
A l’opposé des blâmes issus des frustrations réciproques, le thérapeute, de manière douce, à la suite d’une évaluation clinique dyadique, va révéler au couple leur Thème de Conflit spécifique et le Piège Mutuel du devoir de changer l’autre qui les aliène. Il va essayer verbalement à son tour, parce que les facteurs de maintien du conflit sont verbaux, de faire ressentir par le dévoilement de soi et de ses émotions, les valeurs individuelles fondamentales réciproquement mises en cause mais qui restent actives et prêtes à faire reprendre vie au couple..
DES TECHNIQUES THERAPEUTIQUES CONTEXTUELLES COMPLEXES.
En focalisant sur l’intimité par la Réunion Empathique, (Empathic Joining) sinon par la Construction de la Tolérance (Tolerance Building) ou la Protection de Soi (Self Care), on va restaurer une proximité dans une ambiance de collaboration. Pour retrouver l’acceptation, ce chainon manquant de l’alliance, on promeut l’usage du langage de l’acceptation, qui facilite la réception et l’expression authentique des émotions. L’impact émotionnel qui dévoile en conséquence l’effet des comportements négatifs sur le partenaire, provoque de l’empathie. Il y a diverses techniques et stratégies contextuelles dont les métaphores, ou la technique du Détachement Unifié vis-à-vis du Problème…
L’ACCEPTATION DE L’AUTRE
(Acceptation de soi chez S. HAYES, ACT) La prise de conscience du sens véritable des émotions comme facteur d’empathie, rétablit ainsi l’intimité dans le couple, et restaure la satisfaction relationnelle d’être ensemble, la proximité, par l’échange d’émotions douces. On ne se fonde plus sur la suppression du négatif, c’est en effet ce que le couple tente de faire désespérément, c’est le facteur de la détresse. L’acceptation de l’autre en interaction, grâce à des Glissements Contextuels (Contextual Shifts) d’ordre émotionnel s’intégrant à l’histoire du couple vécue de la personne, le couple finira par modifier indirectement ses comportements changement sans pression au changement.
DES INGREDIENTS DE BASE TRES NEUFS.
La Position Compassionnelle du thérapeute qui répond aux besoins de validation et de sympathie du patient, balise le trajet thérapeutique de l’IBCT. L’alliance thérapeutique, fondée sur cette position compassionnelle de validation soutient chaque partenaire sans le juger. A partir de la technique du Détachement Unifié (Unified Detachment) on peut utiliser une forme de Mindfulness qui transforme le Conflit relationnel, élément finalement naturel et inévitable chez tout couple, et qui ne peut que se produire, en un Véhicule de Proximité. C’est un contournement destiné à amener chaque partenaire du couple à se représenter le problème comme étant leur problème, spécifique, pas forcement soluble, avec un certain détachement unificateur. En devenant Observateur de la situation plutôt qu’Acteur combattant, chacun peut comprendre qu’il y a des incompatibilités vraies avec lesquelles on peut néanmoins vivre ; il peut y avoir des problèmes insolubles qui n’opposent pas.
PARADIGME SCIENTIFIQUE.
Une attitude thérapeutique simplificatrice serait une volonté suppressive des comportements négatifs, volonté-type qui est elle-même à l’origine de la détresse du couple, tout autant que des insuffisances potentielles relatives des modèles thérapeutiques dits « traditionnels » (qui restent valables avec certains types de couple). La Théorie des Cadres Relationnels attribue au langage humain un rôle fondamental : le Langage de l’Acceptation, est ce nouveau paradigme qui remanie en profondeur les contextes émotionnels historiques individuels et du couple, soit des classes de comportements interconnectés ayant la même fonction (modifiable). Selon sa modalité chaque personne s’engage vers ses valeurs et accepte le contact et la collaboration avec l’autre, sans l’éviter par quelque comportement que ce soit, comme la fuite ou l’agression. Et en fin de psychothérapie la modification des comportements est délibérée, spontanée et réciproque ; il peut y avoir un retour à l’intimité désirée par chacun. Pour reprendre l’expression de Christensen et Jacobson : Le changement est drastique !